Marche contre l’antisémitisme : Emmanuel Macron, une absence trop visible

Vues:

Date:

C’est une petite phrase lâchée en marge des cérémonies du 11 novembre qui, il faut l’avouer, a fait sursauter. « Mon rôle, a expliqué Emmanuel Macron, est de bâtir l’unité du pays, et d’être clair sur les valeurs, je le suis. Mon rôle est de prendre des décisions, de dire des mots quand il faut les dire et d’agir. Sinon je peux manifester toutes les semaines. » Le président, qui n’a « jamais été à une manifestation quelle qu’elle soit », a choisi de ne pas être dans la rue ce dimanche, et son choix peut susciter de l’incompréhension, comme si sa présence eût été contraire à la quête de l’unité nationale qui figure parmi les premiers devoirs du chef de l’Etat, surtout dans la période actuelle.

LIRE AUSSI >> Pour Jean-Luc Mélenchon, l’antisémitisme est un point de détail de l’histoire

Or ce dimanche, ce n’était pas une marche comme il pourrait y en avoir « toutes les semaines », c’était même l’inverse : elle avait un caractère exceptionnel autant que solennel, ce que la formule présidentielle semble ignorer. Que sa démarche soit validée par l’autre grand absent, Jean-Luc Mélenchon – « Macron a raison. Cette soi-disant marche contre l’antisémitisme à l’appel de Meyer Habib, Le Pen, Zemmour, Braun-Pivet et Larcher fonctionne comme une manipulation. Comme lui et moi, ne vous laissez pas embobiner » – renforce le malaise. Le leader de LFI s’est trop éloigné des valeurs républicaines ces dernières semaines pour qu’il soit possible de se retrouver, d’une manière ou d’une autre, du même côté que lui.

LIRE AUSSI >> Marche contre l’antisémitisme : Mélenchon et Le Pen, la grande inversion historique

L’incompréhension que suscitent l’attitude et les propos d’Emmanuel Macron vient aussi du fait que le président, dans une interview à la BBC diffusée vendredi soir, a semblé s’éloigner de sa position initiale. Il « exhorte Israël à cesser » les bombardements qui tuent des civils à Gaza et ajoute : « De facto, aujourd’hui, des civils sont bombardés. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués. » Il n’y a « aucune justification » et « aucune légitimité à cela ».

Dans les circonstances historiques actuelles, le zigzag n’est pas une option. « Il n’y a pas de ‘’oui mais » » : c’est Emmanuel Macron lui-même qui le précise dans sa lettre aux Français publiée ce dimanche par Le Parisien et c’est heureux. L’écrit a cette vertu d’empêcher les formules mal contrôlées. Le président a-t-il voulu se corriger lui-même ? A son homologue israélien Isaac Herzog, avec qui il s’est entretenu au téléphone, il a indiqué « soutenir sans équivoque l’État d’Israël et [son] droit à l’autodéfense ». La clarification est la bienvenue : être le garant de l’unité nationale, c’est moins que jamais être dans le « en même temps ».

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img