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Drones, projectiles perforants : comment le Hamas se perfectionne dans sa guerre contre Israël

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Le mouvement islamiste palestinien Hamas a développé de « nouvelles tactiques plus sophistiquées » pour s’opposer à l’armée israélienne depuis la fin du cessez-le feu, a assuré dimanche l’Institute for the Study of War. Ses combattants ont davantage recours à des munitions anti-chars et aux drones explosifs. Si l’idée de « tactiques plus sophistiquées » fait débat, les experts interrogés par France 24 s’accordent à dire que le Hamas a adapté ses méthodes de combat depuis le début du conflit.

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La nature des combats entre Israël et le Hamas a changé avec l’entrée des chars israéliens dans le sud de la bande de Gaza, dimanche 3 décembre. Cette partie de l’enclave palestinienne ne présente pas seulement des défis supplémentaires pour l’armée israélienne. Le Hamas semble aussi avoir adapté son approche militaire.

Le mouvement islamiste palestinien « a recours à des tactiques de plus en plus sophistiquées depuis la fin [vendredi 1er décembre, NDLR] de la ‘pause’ dans les combats », assure l’Institute for the Study of War (ISW), un centre américain d’analyse militaires qui publie des points quotidiens sur les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient.

Charges explosives pénétrantes et drones

D’après cet organisme de référence, le Hamas utiliserait ainsi bien plus de charges explosives pénétrantes (Explosively Formed Penetrators – EFP). Des armes quasiment absentes du champ de bataille au nord de la bande de Gaza. L’ISW ne précise pas de quel type d’EFP il s’agit.

Ces armements désignent en effet « des projectiles explosifs dont il existe trois types aujourd’hui », précise Alexandre Vautravers. Les premiers « détonnent et projettent des éclats d’obus d’acier dans toutes les directions et ont typiquement un effet mortel à un rayon de 10-40 mètres et constituent la norme », détaille cet expert. 

Mais les EFP auxquels l’Institute for the Study of War fait référence appartiennent plus probablement à l’une des deux autres catégories qui sont des armes antichars. Elles ont pour point commun d’avoir des charges creuses capables de « percer des blindages ou des fortifications très épaisses », affirme Alexandre Vautravers.

Les plus anciennes ne font pas le poids face au système israélien de défense Trophy, développé à la fin des années 2000 pour protéger les chars contre ces munitions « en interceptant les projectiles avant qu’ils atteignent leurs cibles », précise Omri Brinner, analyste et spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient à l’International Team for the Study of Security (ITSS) Verona, un collectif international d’experts des questions de sécurité internationale. 

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Les plus récentes, en revanche, sont des « projectiles d’artillerie projetés à des vitesses hypersoniques en mesure de percer le blindage, sans pouvoir être interceptés par Trophy ou des systèmes similaires », précise Alexandre Vautravers. Mais rien n’indique que le Hamas a eu recours à ce type de munitions les plus perfectionnées contre Israël. Les EFP dont dispose le Hamas sont fabriqués à Gaza même, selon l’Institute for the Study of War.

Outre des armes anti-chars, les combattants islamistes ont aussi « lancé des drones explosifs sur les forces israéliennes au nord de la bande de Gaza [depuis le 1er décembre, NDLR]”, ajoute l’Institute for the Study of War. « Ce n’est pas la première fois que le Hamas a recours à ce type d’explosifs, mais jusqu’à présent il s’agissait surtout de vidéos d’entraînement ou de témoignages qui ne précisaient pas si ces drones étaient efficaces ou non », note Veronika Poniscjakova, spécialiste des aspects militaires du conflit israélo-palestinien à l’université de Portsmouth, en Grande-Bretagne. 

Moins de guérillas, plus de combats intenses ?

Ce serait donc un Hamas dopé à des armes et munitions plus modernes qui tenteraient de s’opposer à l’avancée des forces israéliennes au sud de la bande de Gaza depuis la fin du cessez-le-feu. Une mue qui refléterait un changement plus profond de stratégie. « Au Nord, le Hamas cherchait essentiellement à ralentir l’opération israélienne afin de se donner le temps de se replier et d’organiser les défenses. Une stratégie qui ne nécessitait pas d’utiliser toutes ses capacités offensives. Le recours à des armements plus perfectionnés pourrait indiquer que les milices pro-palestiniennes vont se montrer davantage déterminées à tenir tête à l’armée israélienne », résume l’ISW.  

Les experts interrogés par France 24 jugent qu’il est sans doute un peu tôt pour conclure à une sophistication des tactiques du Hamas. « Les exemples cités sont pour l’instant des incidents isolés qui ne permettent pas encore de généraliser », tempère Omri Brenner. Rien n’atteste, par exemple, « de l’efficacité des récents tirs de drones kamikazes cités par l’Institute for the Study of War”, souligne Veronika Poniscjakova.

Mais tous partagent une conviction : ces combattants vont ou ont déjà adapté leur modus operandi à la nouvelle donne. « Au Nord, le Hamas avait adopté des techniques de guérilla urbaine, évitant les grands affrontements directs pour privilégier les tactiques de harcèlement. Au Sud, le Hamas va probablement reprendre son organisation traditionnelle en bataillons et brigades pour offrir une résistance plus acharnée », estime Ahron Bregman, politologue et spécialiste du conflit israélo-palestinien au King’s College de Londres.

D’abord par nécessité. « Les combattants du Hamas qui se trouvaient au nord de la bande de Gaza pouvaient se replier vers le sud. Dorénavant, il n’y a plus d’issue pour eux », note Veronika Poniscjakova.

Ensuite parce que le Hamas peut compter sur l’avantage du terrain au sud de l’enclave. En tout cas plus qu’au nord. « C’est là que se trouvent les principaux bastions de l’organisation et qu’elle a entreposé ses meilleures armes », assure Omri Brinner. « Les Israéliens sont aussi moins familiers avec le sud de la bande de Gaza, et comme il y a davantage de civils qui y sont regroupés, l’armée pourrait être tentée de réduire sa puissance de feu. Autant d’avantages que le Hamas peut essayer d’exploiter », ajoute Ahron Bregman.

Le temps, allié du Hamas

Il y aussi le poids symbolique de certaines villes comme Khan Younès. « Yahya Sinouar et Mohammed Deïf [les deux principaux dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza, NDLR] sont originaires de Khan Younès et le Hamas y jouit d’un très fort soutien populaire, donc l’organisation devrait y opposer une résistance particulièrement acharnée », anticipe Ahron Bregman.

Autrement dit, « les combats vont devenir de plus en plus intenses et l’avancée israélienne sera probablement plus lente », résume Omri Brinner. Le recours à des drones kamikazes pourrait, à ce titre, s’intensifier. À l’image des frappes aériennes israéliennes, ces engins explosifs seraient utilisés pour frapper l’armée israélienne « avant les affrontements directs », explique Veronika Poniscjakova.

Pour elle, le principal allié du Hamas est le temps. « Plus ils réussiront à faire durer les combats, plus le risque de pertes civiles palestiniennes augmentera, ce qui jouera en défaveur d’Israël sur la scène internationale », assure-t-elle. 

Le Hamas n’a même pas besoin de remporter de grandes victoires, avertit Ahron Bregman. Comme Israël s’est donné comme objectif la destruction totale du mouvement palestinien, « il suffit au Hamas de pouvoir dire ‘Nous sommes encore là’ à l’issue des combats pour pouvoir se déclarer vainqueur ».

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