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Procès de Monique Olivier : « Je ne sais pas où sont les corps »… Les explications laborieuses de l’accusée

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A la cour d’assises des Hauts-de-Seine,

Enfin, elle a pris la parole. Mais pour quel résultat ? Une phrase résume les explications laborieuses de Monique Olivier, 75 ans, qui a été interrogée longuement ce mardi matin sur sa participation aux enlèvements et aux meurtres, par Michel Fourniret, de deux jeunes filles, en 1988 et 1990. « Je n’en sais rien, je ne sais plus, c’est tellement loin tout ça. » Le président de la cour d’assises des Hauts-de-Seine, Didier Safar, a pourtant prévenu l’accusée avant de se lancer. « Les parties civiles attendent beaucoup de vos réponses », lui rappelle le magistrat, soulignant qu’il restait « beaucoup de zones d’ombre » à éclaircir. D’autant, observe-t-il, que tout au long de l’enquête, l’ex-femme du tueur en série a « beaucoup menti, et pas seulement par omission », et s’est souvent « contredite ».

Dans le passé, Monique Olivier a justifié ses hésitations, ses rétractations et ses silences par des « pertes de mémoire ». « Mais les experts nous disent que vos capacités mnésiques sont intactes, et que vous ne souffrez d’aucun déficit cognitif », note Didier Safar, qui s’étonne que l’accusée se souvienne « de davantage de détails pour des faits plus anciens ». « Je ne sais pas, certains souvenirs ont du mal à revenir. Je ne fais pas exprès, c’est embrouillé. Je ne peux pas répondre », marmonne depuis son box l’accusée, le dos légèrement voûté, vêtue du même sweat blanc que la veille. Le président veut savoir si elle est « prête à nous donner davantage de précisions sur Marie-Angèle Domece ». « Je vais essayer », assure l’ex-femme de l’ogre des Ardennes.

« Je servais d’appât »

Marie-Angèle Domece, 18 ans, a disparu en juillet 1988, entre la gare d’Auxerre où elle devait prendre un train pour aller rendre visite à sa famille d’accueil et le foyer où elle résidait. Malgré plusieurs campagnes de fouilles, son corps n’a jamais été retrouvé. Monique Olivier raconte que, lorsqu’ils habitaient dans l’Yonne, Michel Fourniret se rendait régulièrement en ville « à la recherche de jeunes filles ». « Il partait parfois en voiture, parfois à pied. J’ai dû l’accompagner quelques fois, mais pas à chaque fois. Je servais d’appât. » A l’époque, elle était enceinte de 7 mois. Ce qui servait de prétexte au tueur en série pour aborder ses victimes potentielles et les rassurer. « Il accostait les personnes, leur disait qu’il cherchait l’adresse d’un médecin. »

Le 8 juillet 1988, la victime est montée dans la Peugeot 304 du tueur. « On est allé en pleine campagne, dans un chemin de terre. Il m’a demandé de descendre de la voiture, de m’éloigner, ce que j’ai fait », poursuit Monique Olivier. Son ex-mari ne voulait pas qu’elle « assiste à ce qu’il allait faire ». Comprendre, violer et tuer la jeune fille. « Après il m’a rejoint avec la voiture, elle n’était plus là. Il m’a dit qu’il l’avait mise dans le coffre, et qu’il fallait attendre pour se débarrasser du corps. »

Le couple est retourné à son domicile, à Saint-Cyr-les-Colons. A la nuit tombée, Michel Fourniret est parti enterrer le corps de Marie-Angèle Domece. « Où ? » demande le président Safar.  « Je ne sais pas, il m’a laissée à la maison », répète l’accusée. Elle se rappelle simplement « qu’il craignait que le corps ne remonte avec les inondations ».  « Est-ce qu’on doit vous croire ? », demande le magistrat. « Si je le savais je le dirais, jure-t-elle. Pourquoi je ne le dirai pas ? Par méchanceté ? Je vais mourir en prison, pourquoi je ne le dirai pas ? »

Des regrets exprimés pour ne pas être intervenue

Le président Safar la questionne ensuite sur la mort de Joanna Parrish, 20 ans, en 1990. Monique Olivier confirme que Michel Fourniret a contacté la jeune Britannique afin qu’elle donne des cours d’anglais à leur fils, qui, à l’époque n’avait que 2 ans. Il lui a donné rendez-vous, « peut-être en ville ». La victime est montée dans la camionnette Citroën C15 du tueur, sans doute rassurée par la présence d’une femme. Il prévoyait de l’emmener chez eux, à Saint-Cyr-les-Colons. « Mais ça n’a pas été fait, il était trop pressé. »

Le couple a roulé, jusqu’à trouver « un endroit désert ». Cette fois, elle est « restée, comme une idiote » dans le véhicule, pendant que son ex-mari violait et tuait la jeune fille à l’arrière. Fourniret, qui « voulait toujours être le premier partout », lui a demandé si elle était « toujours vierge ». « Ça a dû le contrarier qu’elle lui dise qu’elle avait un petit ami, car ça veut dire qu’elle n’était plus vierge. C’est peut-être ça qui l’a incité à être violent, à faire ce qu’il a fait. » Il lui a donné « des coups de poing », jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. « Il avait de grosses mains, de la force dans les poignets. »

« Lâchement », Monique Olivier n’a « rien fait » pour empêcher Michel Fourniret de tuer Joanna Parrish, alors qu’elle l’entendait « crier un peu ». « Je ne suis pas intervenue, maintenant je regrette. C’est trop tard pour dire ça. C’est la peur, la crainte de ce qu’il se passe. La panique. Incapable de faire quoi que ce soit », clame-t-elle.

D’autres corps ?

Me Didier Seban, l’avocat des familles Mouzin et Parrish, s’étonne. « Madame Olivier, ça a duré seize ans entre le meurtre d’Isabelle Laville et celui d’Estelle Mouzin. En seize ans, vous n’avez pas su dire non ? » « Non, lâchement », souffle l’accusée. Monique Olivier répète qu’elle ignore où se trouve le corps de Marie-Angèle Domece. « A l’âge que j’ai, je vais bientôt crever, ça me servirait à quoi de le cacher ? », redit-elle. L’avocat rappelle que le tueur en série a évoqué « trente-cinq mortes » dans un courrier adressé à un codétenu. « On peut imaginer qu’il y ait d’autres corps au même endroit », avance-t-il.

Le pénaliste demande que soient projetées deux photos de Joanna Parrish, prises durant son autopsie. Monique Olivier met ses lunettes et regarde attentivement les clichés durant une vingtaine de secondes. « Ce n’est pas possible, elle était belle. Elle ne méritait pas ça », souffle l’accusée qui « regrette vraiment » le sort qui lui a été réservé. « On est accroché à votre parole pour en savoir plus, les familles aimeraient savoir où sont les corps. Vous êtes la seule à le savoir. Dites-nous ! », tente Me Seban. Mais encore une fois, l’ex-femme du tueur en série botte en touche. « J’aimerais bien mais je ne sais pas où sont les corps. » L’accusée sera interrogée une deuxième fois vendredi après-midi. Cette fois, il sera question de la disparition d’Estelle Mouzin.

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