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A chaque attentat, nous sommes coincés dans le déjà-vu, par Abnousse Shalmani

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Un attentat de plus. Un mort de plus. Couteau, marteau, fiché S, troubles psychiatriques, Etat de droit, incarcération, Etat islamique, déficit de suivi. Cher lecteur, si tu as l’impression d’avoir déjà lu l’enchaînement de ces mots, tu ne perds pas la tête, tu ne bugges pas, tu n’es pas sujet à un déjà-vu. Enfin si : tu es coincé dans le déjà-vu, le déjà-analysé, déjà-ressenti. La gauche va causer « menace sur l’Etat de droit », « pas d’amalgame » – qu’elle est la première à faire en confondant musulmans et islamistes selon la rhétorique frériste – dire haro sur les fascistes, et rester aveugle au fascisme islamiste.

Mélenchon va aller un peu plus loin dans le déni et l’abject – on me glisse dans l’oreillette que ça y est, il y est allé : il incrimine l’état dramatique de la psychiatrie en France qui accouche de terroristes (sur son compte X). La droite va charger la gauche et la Macronie qui n’ont rien fait, oubliant qu’elle n’a fait ni mieux ni plus quand elle était au pouvoir. On va se rappeler que la loi sur le séparatisme a été votée, mais jamais appliquée. Le président Macron va encore noyer le poisson islamiste dans un discours opportuniste, dicté par Yassine Belattar qui va lui causer « douleur des musulmans » qu’il faut respecter, et dont il oubliera les termes après-demain. Darmanin va mentionner Matteo, et le RN va encore sortir gagnant de l’épisode. Les éditorialistes en grande tenue vont se réunir pour une émission spéciale sur une chaîne publique où les pinces tremblotantes seront l’usage pour ne surtout pas faire le jeu de l’extrême droite qui en sort gagnante, etc.

Comment combattre le terrorisme ? C’est la seule question à se poser, la seule qui devrait mobiliser médias et politiques. En ce qui concerne le volet sécuritaire, la France s’est adaptée, les attentats sont nombreux à être déjoués, les prisons sont dorénavant formées à recevoir des djihadistes, et il est impossible de suivre tous les djihadistes libérés après avoir effectué leurs peines. C’est très difficile à entendre, mais le job est fait et a été fait. Par contre, les services sécuritaires doivent s’harmoniser pour éviter les erreurs tragiques qui ont amené à l’attentat commis par un Franco-Iranien de 26 ans, Armand Rajabpour-Miyandoab, connu des services de renseignement, déjà incarcéré, suivi par une ribambelle de psychiatres – de toute évidence incompétents -, signalé par sa mère, sans qu’elle soit entendue, après avoir arrêté sa médicamentation.

Il paraît évident par contre que l’idée stupide de déradicalisation n’est plus d’actualité. On parle plus justement de désengagement, considérant qu’il est impossible d’extirper une idéologie, alors qu’il est possible d’éviter autant que faire se peut qu’elle soit mise en pratique sanglante et meurtrière. Alors ? Alors, reste à réfléchir comment protéger de l’idéologie islamiste, comment combattre son attractivité, que lui opposer pour éviter de voir des jeunes gens la trouver plus aguichante qu’une vie de paix et de joie, de beauté et de liberté. Et l’école est un élément fondamental du réarmement idéologique.

Les élèves français ne savent plus lire ni écrire – en résumé. Najat Vallaud-Belkacem, qui a certainement été le pire ministre de l’Education nationale avec Pap NDiaye (qui a surtout brillé par son absence), devrait se taire, ainsi que la majorité des syndicats enseignants, qui face à des mesures indispensables, pensées par Jean-Michel Blanquer et aujourd’hui (enfin) appliquées par Gabriel Attal, poussent des cris d’orfraie alors qu’ils sont en partie responsables de l’état tragique de l’école.

Le refus hystérique de niveaux, de classement, de hiérarchie, de goût de l’effort, de valorisation des études ressemble à un désir de suicide collectif. Comme si la haine de la France avait atteint un tel paroxysme chez une partie des enseignants – dont une trop grande majorité vote LFI – qu’il leur fallait saborder les études et maintenir les élèves dans l’ignorance pour leur éviter d’être épanouis et émancipés. Car ce serait soutenir la France – et c’est déjà du fascisme que d’aimer la démocratie et la république. Que des esprits franchement dérangés pensent que c’est insulter les élèves que de les faire travailler davantage quand ils n’ont pas le niveau, que c’est méprisant de constater qu’un collégien est meilleur qu’un autre, très souvent parce qu’il est plus assidu et travaille davantage, prouve qu’il faut dorénavant réinstaurer le savoir comme un combat, pour régénérer la République et dessiner l’avenir.

Abnousse Shalmani, engagée contre l’obsession identitaire, est écrivain et journaliste

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