Drôme : Mais que va donc aller faire Emmanuel Macron dans le petit village de Vassieux-en-Vercors ?

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Un bourg de 330 âmes posé sur un plateau à 1.000 mètres d’altitude. Un petit village de montagne un peu austère qui répond au nom de Vassieux-en-Vercors. Emmanuel Macron est attendu ce mardi dans la Drôme, plus particulièrement dans ce village-là devenu un symbole de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le président de la République, qui sera le premier chef d’Etat à se rendre sur place, effectuera le déplacement à l’occasion du 80e anniversaire de la Libération. Et ne manquera pas de rappeler l’histoire chargée des lieux.

Que s’est-il passé en 1944 ?

Le bourg a été entièrement détruit. En juillet 1944, il a été à la fois le théâtre d’intenses combats contre la Résistance et celui du massacre « dans des conditions odieuses » de 72 villageois choisis au hasard par les soldats de la Wehrmacht.

Les troupes allemandes ont débarqué en planeurs au-dessus du village, décidant de le raser en représailles des opérations menées par les maquisards du Vercors.

« Plusieurs kilomètres avant d’arriver au village, une odeur fade de cadavre nous prend à la gorge », racontait le résistant Maurice Rouchy dont le témoignage figure sur le site Internet du musée de la résistance. Sur place, l’homme a découvert des « monceaux de ruines », des fermes « brûlées, détruites, saccagées », des « pauvres hardes des paysans » et des « cadavres d’animaux » qui « traînent ». « Le spectacle de ces lambeaux de chair est affreux », décrit-il. Il y a des « pauvres vieux couchés l’un près de l’autre », des « jeunes surpris dans leur sommeil », des villageois pendus.

Plus généralement, les troupes allemandes ont laissé le massif du Vercors « dans un état de complète désolation » lorsqu’elles se sont retirées le 12 août, souligne l’historien Gilles Vergnon.

Qui sera célébré ?

La cérémonie d’hommage aux maquisards qui y est prévue constitue la deuxième étape du long cycle mémoriel initié au début du mois par le président sur le plateau des Glières, autre maquis décimé, et à la maison d’Izieu, où des enfants juifs furent raflés par la Gestapo.

Elle se déroulera à la nécropole du village et devant le martyrologe, un bas-relief recensant les noms des victimes (des civils et des résistants) sur la place principale.

Les événements qui se sont déroulés dans le village lui ont valu de figurer parmi les cinq communes élevées par le général De Gaulle au rang de Compagnon de la Libération au même titre que Nantes, Grenoble, Paris et l’île de Sein.

Pourquoi le 16 avril ?

Si le maire Thomas Ottenheimer se félicite de la visite présidentielle, il admet avoir été « un peu surpris » du choix de la date. A Vassieux, les commémorations se déroulent habituellement le 21 juillet, date correspondant au début de l’attaque de la Wehrmacht contre le maquis du Vercors.

La date du 16 avril correspond quant à elle à l’arrivée de dizaines de miliciens français dans le village, qu’ils vont « terroriser » une semaine durant en instaurant notamment un tribunal dans un hôtel, relate Gilles Vergnon. Trois personnes seront exécutées.

« L’événement est connu et répertorié mais n’a jamais été commémoré sinon localement. C’est une première », souligne-t-il, qualifiant le choix de « surprenant ». Et d’avancer l’hypothèse suivante : Emmanuel Macron aurait peut-être voulu « faire ce que personne n’a jamais fait », et parler politique intérieure en mettant en évidence le thème de la « division » entre Français.

Selon un proche du président, le choix de la date est bel et bien voulu : il s’agit de « prendre l’histoire en bloc. Faire mémoire, c’est montrer aussi toutes les zones grises. On assume totalement de le faire comme ça », indique-t-il à l’AFP.

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