Notice: Trying to get property 'post_title' of non-object in /var/www/clients/client1/web27/web/wp-content/plugins/wp-rss-feed-to-post/includes/wprss-ftp-display.php on line 111

Guerre Israël-Hamas : ce que les otages libérés racontent de leur captivité à Gaza

Vues:

Date:

Voix posée, mots choisis et regard perçant, Mia Shem, 21 ans, relate ses 55 jours de captivité dans la bande de Gaza par le Hamas à deux chaînes israéliennes. Son bras pris dans un plâtre, et souvent au bord des larmes, elle livre les détails de son ravissement. Elle assure avoir « vécu un holocauste ». L’interview sera retransmise simultanément à 20 heures (19 heures à Paris) sur les chaînes privées 12 et 13, ce vendredi 29 décembre.

Publicité

Dans des extraits déjà diffusés, la jeune femme raconte d’abord son enlèvement sur le site du festival Tribe of Nova. « J’étais par terre, couverte de sang, j’ai crié que j’avais perdu ma main […] quelqu’un a commencé à toucher le haut de mon corps, puis sorti de nulle part quelqu’un m’a tiré par les cheveux. On m’a mis dans une voiture et nous sommes allés à Gaza », se souvient Mia Shem. Elle se rappelle aussi l’opération qu’elle a subie par un vétérinaire sur son bras gauche, sans antidouleurs : « j’étais comme une bête dans un zoo […] j’ai failli m’étouffer avec mes propres pleurs. »

Plus tard, elle est retenue par une famille gazaouie, laquelle lui fait subir plusieurs mauvais traitements. Il y a d’abord l’impossibilité de dormir à cause de la présence constante de son garde, assis vingt-quatre heures sur vingt-quatre en face d’elle. « Il me violait du regard », confie la jeune femme franco-israélienne. Elle ne doit son salut, selon elle, qu’à la présence de l’épouse et des enfants de son geôlier dans la chambre d’à côté. Elle se rappelle également des humiliations de cette épouse. « Elle disait [à son mari] que mes cheveux étaient faux, elle lui apportait à manger à lui, mais pas à moi, pendant un, deux, trois jours », explique-t-elle. Pour Mia Shem, sa captivité dans une maison familiale ne fait aucun doute sur l’allégeance totale des Gazaouis avec le Hamas. Selon elle, tous les membres, y compris les femmes et les enfants, « étaient impliqués ». « Tout le monde là-bas est un terroriste », a-t-elle insisté.

Des conditions de vie qui se détériorent

Le témoignage choc de Mia Shem n’est pas le seul récit de captivité rendu public. Si beaucoup n’ont pas encore pris la parole et que 129 Israéliens sont encore otages du Hamas, plusieurs personnes ont tenu à témoigner, à l’image de Ruti Munder, 78 ans. Elle affirme n’avoir été ni torturée, ni maltraitée. Toutefois, l’otage libérée dès le premier jour de la trêve a précisé au micro de Channel13 que ses conditions de vie se sont rapidement détériorées.

LIRE AUSSI : « J’y pense chaque instant » : en Israël, le cauchemar des otages devient une obsession nationale

« Au début, ça allait », a-t-elle expliqué, selon la traduction d’Associated Press. Les otages mangeaient « du poulet avec du riz, toutes sortes de conserves et du fromage ». « Nous recevions aussi du thé le matin et le soir, et les enfants des friandises ». Un menu qui a évolué à mesure que la situation se détériorait dans la bande de Gaza. À la fin, les otages qui auraient été détenus dans des caves ou des tunnels ne se nourrissaient plus que riz et de pains pita, et « pas de manière régulière », comme l’a aussi raconté sa fille, Keren Munder, citée par le Times of Israel. « Certains jours, ils ne mangeaient que de la pita. »

LIRE AUSSI : Guerre Israël – Hamas : ce qui attend le Proche-Orient en cinq scénarios

Une majorité des otages dormaient sur des chaises en plastique alignées, comme dans une salle d’attente. Ruti Munder a précisé qu’elle se couvrait d’un drap mais que tout le monde n’en avait pas. Certains garçons dormaient à même le sol. Malgré ces circonstances, la femme de 78 ans faisait tout pour dormir le plus longtemps possible, afin de « faire passer le temps ». Car le reste de la journée, ils restaient enfermés, dans une salle aux rideaux éternellement fermés. « C’était étouffant. J’ai juste pu ouvrir fenêtre pour avoir un peu d’air ». « Lorsqu’on avait besoin d’aller aux toilettes, il fallait frapper à la porte et parfois attendre une heure et demie avant de pouvoir y aller », indique la nièce de Ruti Munder.

Les enfants obligés de chuchoter

Une proche des franco-israéliens Erez, 12 ans, et Sahar Kalderon, 16 ans, a confié au micro de LCI qu’après avoir été emmenés dans la bande de Gaza « de façon sauvage », les enfants ont vécu « 52 jours dans des tunnels, sans voir le jour et sans pouvoir parler ». Ils étaient obligés de chuchoter pour communiquer. Si bien que selon Thomas Hand, qui a retrouvé sa fille lundi, Emily ne faisait « que chuchoter, on ne pouvait pas l’entendre ». « J’ai dû coller mon oreille à ses lèvres », a-t-il raconté sur CNN. En cause, le « conditionnement » qu’ils ont subi lors de la prise d’otage. Mais « personne » n’a frappé les enfants, affirme Thomas Hand à partir du récit de sa fille, estimant que « la seule force des voix » des terroristes devait suffire à contrôler les plus jeunes.

LIRE AUSSI : Israël : souvenirs de Kfar Aza, kibboutz martyr où des enfants ont été massacrés par le Hamas

« Chaque fois qu’un enfant a pleuré, ils l’ont menacé avec une arme pour qu’il se taise », rapporte à BFM Deborah Cohen, la tante du jeune Eitan, un des otages français du Hamas. « Arrivé à Gaza, tous les civils, tout le monde, l’a tapé. On parle d’un enfant de 12 ans ! », s’indigne-t-elle. Le jeune a garçon a par ailleurs été forcé à regarder « le film de l’horreur », c’est-à-dire les images des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier.

Yarden Roman-Gat, jeune femme germano-israélienne, a également tenu à témoigner. Elle a été kidnappée lors de l’attaque du kibboutz de Beeri, en Israël, où elle se trouvait avec sa fille âgée de 3 ans, Geffen, et son mari Alon, pour rendre visite aux parents de ce dernier. La trentenaire a été conduite à Gaza, où « beaucoup de monde » se pressait autour de son véhicule. « Mes ravisseurs n’ont pas pu s’empêcher de m’exhiber comme un trophée, de montrer mon visage comme un objet. Je n’étais pas une personne », a-t-elle estimé. « C’est une expérience très effrayante d’être dans une zone de guerre. Vous ne pouvez pas l’ignorer. C’est très intense », a témoigné cette kinésithérapeute auprès de CBS. Libérée le 29 novembre, elle estime être désormais une « personne différente ».

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img