Guerre Israël-Hamas : L’UNRWA manque de « neutralité » mais Israël n’a pas fourni la « preuve » de liens « terroristes »

Vues:

Date:

Ce n’est sans doute pas ce rapport d’experts mandatés par l’ONU sur l’agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza qui mettra fin à la polémique. Mais il permet au moins d’avoir un avis extérieur. Et ces experts ont conclu que l’UNRWA manque bien de « neutralité » politique comme l’accusent Israël et ses soutiens. En revanche Tel-Aviv, qui affirmait que l’agence employait « plus de 400 terroristes » (sur 30.000 salariés) dans la bande de Gaza, n’a pas encore fourni la « preuve » de prétendus liens de certains membres à des « organisations terroristes » comme le Hamas.

Et surtout l’UNRWA reste « irremplaçable et indispensable » aux Palestiniens, a souligné ce groupe indépendant présidé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et chargé par le secrétaire général Antonio Guterres d’une mission d’évaluation sur sa « neutralité ». « L’UNRWA demeure cruciale pour apporter une aide humanitaire vitale […] notamment en matière de santé et d’éducation aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie, reconnaît le rapport. Beaucoup considèrent l’UNRWA comme une planche de salut humanitaire. »

Des livres scolaires au contenu problématique

Ce rapport, fruit de neuf semaines de travail en Israël, Cisjordanie occupée, Jordanie, contient des « recommandations » que Catherine Colonna a présentées à la presse au siège de l’ONU à New York. « Ce qui doit être amélioré sera amélioré. Je suis confiante dans le fait que la mise en œuvre de ces mesures aidera l’UNRWA à remplir son mandat », a-t-elle affirmé.

Catherine Colonna, lors de la restitution de son rapport, lundi 22 avril à New York.
Catherine Colonna, lors de la restitution de son rapport, lundi 22 avril à New York. - Lev Radin/Sipa USA/SIPA

« Des problèmes liés à la neutralité persistent », a relevé la mission Colonna. Il s’agit « de cas d’employés exprimant publiquement leurs opinions politiques, de livres scolaires au contenu problématique venant du pays hôte et utilisés dans certaines écoles de l’UNRWA, de syndicalistes politisés proférant des menaces contre l’encadrement de l’UNRWA et perturbant des opérations » humanitaires. Catherine Colonna a évoqué à demi-mot des livres d’écoles de l’agence onusienne à caractère antisémite, hostiles aux juifs ou antisionistes.

« Un arbre pourri et vénéneux dont les racines sont le Hamas »

Enfin, « sur la base d’une liste de mars 2024 contenant des numéros d’identité de Palestiniens, Israël a affirmé publiquement qu’un nombre significatif d’employés de l’UNRWA sont membres d’organisations terroristes. Cependant, Israël doit encore en apporter la preuve », a prévenu la mission Colonna. Or c’est sur la base de ces allégations que plusieurs pays donateurs dont les Etat-Unis ont suspendu leurs financements, même si certains les ont depuis repris.

Notre dossier sur la guerre Israël-Hamas

Sans surprise, Israël a critiqué le « rapport Colonna [qui] ignore la gravité du problème ». « Le Hamas a si profondément infiltré l’UNRWA qu’il n’est plus possible de déterminer où l’UNRWA s’arrête et où commence le Hamas », a fustigé un porte-parole de la diplomatie israélienne, estimant que « plus de 2.135 employés de l’UNRWA [étaient] membres du Hamas ou du Jihad islamique ». « Le problème avec l’UNRWA-Gaza n’est pas quelques pommes avariées ; c’est un arbre pourri et vénéneux dont les racines sont le Hamas », a-t-il dénoncé.

De son côté, Philippe Lazzarini, patron de l’UNRWA, a promis un « renforcement de [nos] efforts et de [notre] réponse face à l’un des épisodes les plus difficiles de l’histoire du peuple palestinien ». Sous pression depuis des mois, il avait défendu la semaine dernière l’UNRWA devant le Conseil de sécurité comme la « colonne vertébrale des opérations humanitaires » dans la bande de Gaza et dénoncé une campagne « insidieuse » pour y mettre fin. Il avait mis en garde contre un « démantèlement » de l’agence avec un risque de « famine » qui menace déjà le nord du territoire palestinien.

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img