L’attaque iranienne contre Israël, un tournant stratégique pour le Hezbollah ?

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L’attaque iranienne contre Israël, un tournant stratégique pour le Hezbollah ?

Samedi dernier, l’Iran a lancé une offensive sans précédent contre Israël, avec plus de 300 frappes aériennes dont 99% ont été interceptées par la défense antimissile israélienne. Au-delà de l’acte militaire en lui-même, cet épisode pourrait avoir d’importantes répercussions stratégiques sur le conflit latent qui oppose depuis octobre Israël au Hezbollah libanais.

Dans un communiqué, le mouvement chiite a salué l’opération iranienne comme le début d’une « nouvelle phase » dans l’affrontement avec l’État hébreu. Un signal d’alignement idéologique mais aussi, peut-être, l’indice d’une réévaluation tactique à venir de la part du Hezbollah.

Selon plusieurs experts, l’échec de l’Iran à percer le bouclier antimissile israélien malgré son offensive massive a très certainement été scruté de près par le Hezbollah. « Ils en ont déduit que leurs propres capacités en missiles seraient limitées face à Israël, ce qui pourrait les dissuader d’un conflit ouvert », estime ainsi le Dr Omer Dostri de l’Institut de stratégie de Jérusalem.

« Deux enseignements ont été tirés pour le Hezbollah, confirme Carmit Valensi de l’Institut d’études sur la sécurité de Tel-Aviv. Premièrement, la haute efficacité des forces israéliennes en termes de renseignement, détection et interception. Deuxièmement, la solidité de l’alliance entre Israël et les États-Unis face à la menace iranienne. »

Un constat qui pourrait considérablement refroidir les velléités offensives du Hezbollah, dont l’arsenal de missiles constituait jusqu’ici l’avantage principal dans une éventuelle confrontation avec Israël. Le mouvement chiite pourrait être tenté de revoir en profondeur ses plans opérationnels.

« Le Hezbollah a étudié de près les systèmes d’interception israéliens pour identifier leurs failles », nuance cependant Lorenzo Trombetta, consultant à Beyrouth. Une façon pour le bras armé du Hezbollah d’améliorer ses futures tactiques de saturation des défenses ennemies.

Mais au-delà des considérations purement militaires, les récents événements confortent l’idée que ni l’Iran, ni le Hezbollah, ni Israël ne souhaitent réellement une guerre ouverte aux conséquences potentiellement dévastatrices.

« Toutes ces parties ont intérêt à entretenir un statu quo de tensions et d’affrontements limités, sans aller jusqu’à une escalade incontrôlable qui mettrait en péril leur stabilité intérieure », estime M. Trombetta.

Une analyse partagée par plusieurs experts, qui voient dans l’attaque iranienne un simple moyen de nourrir la « menace extérieure », préalable nécessaire au maintien des pouvoirs en place. Même si les risques d’escalade ne sont jamais à écarter totalement dans cette région à la poudrière.

En cas d’affrontement généralisé, le Hezbollah adopterait probablement une stratégie similaire à celle de Téhéran, combinant frappes de missiles, drones et peut-être même des raids terrestres limités. Mais avec l’objectif délibéré, cette fois, de frapper des cibles civiles pour forcer Israël à la négociation.

Au final, l’attaque iranienne aura donc envoyé plusieurs signaux contradictoires mais porteurs d’enseignements pour toutes les parties impliquées, dans un conflit qui s’inscrit durablement dans une logique de guerre d’usure et de coups de semonce réciproques.

Pour Israël aussi, l’épisode confirme l’importance vitale du soutien américain et du renforcement des alliances régionales face à la menace iranienne. Un rappel bienvenu, qui souligne l’utilité stratégique du rapprochement en cours entre Israël et certains pays arabes.

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