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Attaques de rebelles houtistes en mer Rouge : pourquoi la France est en première ligne

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Dans la nuit noire, la frégate multimission (FREMM) française Languedoc, a fait feu, samedi 9 décembre, en mer Rouge, pour ce qui n’avait rien d’un exercice. Celle-ci a abattu deux drones venant dans sa direction depuis la côte yéménite, à hauteur du port d’Al-Hodeida, tenu par les rebelles houthistes. Le 11 décembre, elle a détruit un nouveau drone qui menaçait, cette fois-ci, un pétrolier-chimiquier norvégien, le Strinda. Le bateau a néanmoins été touché par un missile de croisière qui a occasionné des dégâts, mais sans faire de blessés. Le Strinda a ensuite été escorté par la Languedoc, « empêchant la tentative de détournement du navire », selon le ministère des Armées.

Ces interventions militaires rappellent que la France se trouve en première ligne de l’actuelle « bataille » de la mer Rouge, où elle a depuis longtemps ses habitudes. « Elle y est présente depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, quand elle s’est installée sur l’actuel territoire de Djibouti, où elle conserve encore une base », rappelle le chercheur Marc Lavergne, qui a codirigé un numéro de la revue Orients Stratégique consacré à la mer Rouge. Déjà, en 1972, un bâtiment français, le destroyer Dupetit-Thouars, avait été ciblé et touché par des obus yéménites.

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A présent, l’armée française est confrontée aux débordements militaires orchestrés par les Houthis, milice contrôlant la partie nord du Yémen, issue de la minorité chiite zaïdite, et proche de l’Iran. En réaction à l’intervention de l’armée israélienne à Gaza, contre le Hamas, ils ont déclaré la guerre à Israël, qu’ils ciblent par des tirs de drones et de missiles. Ils font de même avec des bateaux empruntant la mer Rouge, l’un des axes de navigation les plus denses au monde, reliant l’Europe et l’Asie, via le canal de Suez, mais également l’un des plus étroits.

D’une largeur de 27 kilomètres, le détroit de Bab-el-Mandeb, entre Djibouti et le Yémen, voit transiter 40 % du commerce international. « C’est un passage d’une importance extrême pour la France et les Européens, souligne une source militaire qui connaît bien la région. Et l’un des plus surveillés au monde depuis l’opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie dans la corne de l’Afrique, qui reste un point d’appui indispensable. »

Les houthistes multiplient leurs opérations en mer Rouge

Les houthistes multiplient leurs opérations en mer Rouge

© / L’Express

Des attaques qui se multiplient

Il y a de quoi maintenir l’équipage du Languedoc en vigilance maximale : d’autres attaques ont impliqué les rebelles houthis ces dernières semaines. Grâce à un commando déposé par hélicoptère, ceux-ci ont pris le contrôle du navire marchand Galaxy Leader, propriété d’un homme d’affaires israélien, le 18 novembre. Ils ont également attaqué d’autres navires, en affirmant qu’ils appartenaient, là encore, à des Israéliens, ou qu’ils avaient pour destination des ports israéliens. A plusieurs reprises, un destroyer américain, l’USS Carney, a ainsi abattu des missiles et des drones, qui se dirigeaient, pour certains, dans sa direction, comme ce fut le cas le 9 décembre pour le Languedoc.

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Il faut remonter à 1987 pour trouver le dernier fait d’arme « surface-air » de l’armée française : avec un missile tiré depuis une batterie Hawk, au Tchad, avait alors détruit un avion libyen ciblant N’Djamena. La Languedoc a utilisé des missiles antiaériens Aster 15 pour les trois interceptions réalisées ces derniers jours. « Cela envoie le message qu’on n’hésite pas à tirer face à la menace, qu’on a des bâtiments particulièrement efficaces, avec des équipages très entraînés, car la lutte anti-drone est difficile, souligne la source militaire. Mais cela montre aussi à nos alliés qu’on peut confier des responsabilités aux Français. » Le 11 décembre, l’USS Mason a ainsi pris le relais de l’escorte du pétrolier norvégien Strinda, permettant au Languedoc de reprendre sa patrouille plus au nord du détroit.

Pour autant, ces interceptions mettent en lumière les limites des armements des FREMM. Un missile Aster 15 coûte plus d’un million d’euros, contre quelques dizaine de milliers d’euros pour un drone houthi. Et une telle frégate ne peut en emporter que 16, au maximum. « Quand on tue un Shahed [drone iranien] avec un Aster, en réalité c’est le Shahed qui a tué l’Aster » en diminuant nos défenses anti-aériennes, faisait récemment valoir le chef d’état-major des Armées françaises, le général Thierry Burkhard, lors d’un colloque. « Si on veut gagner la guerre il va falloir développer des armes d’usure peu chères, en parallèle d’armes de haute technologie qui permettent d’emporter la décision. »

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