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LFI, Darmanin et soupçons de « corruption » de députés : la polémique en 5 actes

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Le torchon brûle à nouveau entre la France insoumise et le gouvernement. Mardi 12 décembre, la députée LFI Mathilde Panot a saisi la justice « sur des faits pouvant s’apparenter à de la corruption », concernant le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Lui qui avait présenté sa démission -aussitôt refusée par Emmanuel Macron– après l’échec de son projet de loi Immigration à l’Assemblée, est à présent mis en cause dans la manière d’avoir tenté de faire passer celui-ci.

Face à ces accusations qu’il qualifie de « mensongères », Gérald Darmanin a décidé de « porter plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse »concernant de prétendus marchandages » de vote de députés, a annoncé l’entourage du ministre de l’Intérieur mardi. Retour sur cette affaire en cinq actes, qui débute par un coup de téléphone inopportun.

Acte I : la boulette téléphonique

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Mercredi 6 décembre, le téléphone sonne dans le bureau de permanence du député socialiste de l’Eure, Philippe Brun. A l’autre bout du fil : le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur. Après quelques secondes de confusion au téléphone, l’élu « a le plaisir d’apprendre que de nouveaux effectifs de forces de l’ordre seraient envoyés en Ardèche », relate Libération dans un article publié quelques jours plus tard, lundi 11. Le député comprend rapidement que l’entourage du ministre pensait parler à son homonyme, l’élu républicain… Fabrice Brun. Selon Philipe Brun, le directeur du cabinet aurait ainsi annoncé que la demande de brigade de gendarmerie qu’il avait formulée pour une commune de sa circonscription était acceptée, ajoutant : « vous savez ce que le ministre attend de vous… »

Acte II : le coup de théâtre à l’Assemblée

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Lundi 11 décembre se joue un véritable coup de théâtre à l’Assemblée. La motion de rejet préalable, présentée par le groupe écologiste contre le projet de loi sur l’immigration de Gérald Darmanin — destiné à « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » — est adoptée grâce à une addition de votes, allant de la France Insoumise au PS, jusqu’au Rassemblement national. Il ne sera donc pas examiné dans l’hémicycle, et repart directement au Sénat.

Quelques minutes avant le vote, le ministre de l’Intérieur, voyant la menace se profiler, dénonçait une « compromission » du groupe écologiste allié au RN durant ce coup politique. Après avoir encaissé son « échec », Gérald Darmanin propose en début de soirée sa démission au président de la république, qui la refuse. Au même moment sont publiées dans la presse les révélations de Philippe Lebrun.

Acte III : la justice s’en mêle

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Dès le lendemain, mardi matin, la présidente des députés LFI annonce avoir saisi la procureure de la République « sur des faits pouvant s’apparenter à de la corruption d’élus par le ministre Gérald Darmanin ». « Marchander des votes pour éviter le rejet de sa loi immigration, contre des gendarmeries, des brigades de gendarmes mobiles ? Ces faits, s’ils sont avérés, sont une atteinte grave à l’exercice démocratique ! », a-t-elle affirmé dans un tweet.

Dans son courrier à la procureure, Mathilde Panot fait état d’un article de Paris Match, évoquant trois députés LR approchés par le ministère de l’Intérieur : Jérôme Nury, Nicolas Forissier et Virginie Duby-Muller, ont été « approchés et apparemment convaincus » par Gérald Darmanin, puisqu’ils « ont fait un choix différent » au moment du vote de la motion de rejet, précise-t-elle. « Virginie Duby-Muller était absente, Jérôme Nury s’est abstenu et Nicolas Forissier était l’un des deux députés de ce groupe à avoir voté contre ».

Acte IV : la commission d’enquête

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La même matinée, lors de leur point presse hebdomadaire, les députés écologistes en rajoutent une couche et demandent la création d’une commission d’enquête sur des soupçons de « chantage » ou de « corruption » de députés de la part du ministère de l’Intérieur. « Nous avons découvert dans la presse un certain nombre de choses extrêmement troublantes, notamment qu’il aurait été promis, négocié en échange de votes de soutien à ce texte, des casernes de gendarmerie, des postes de police et que sais-je encore », indique alors le député Benjamin Lucas. Il a proposé à ses collègues « de la Nupes » de signer « une résolution demandant la constitution d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur ce qui serait, si les faits étaient avérés, une tentative de corruption au sein du Parlement, a minima un chantage ».

Acte V : la plainte de Darmanin

Les représailles arrivent rapidement. Dans la soirée de mardi, le ministre de l’Intérieur s’attelle à la rédaction d’une plainte pour « diffamation et dénonciation calomnieuse ». Interrogée par l’AFP, la place Beauvau souligne que le cabinet du ministre a « l’habitude de répondre aux demandes des parlementaires. Comme ce fut le cas pour le député Fabrice Brun au sujet de sa brigade de gendarmerie ». Mais le projet a été « remonté en juillet 2023 et formellement validé en octobre 2023 », et « ce n’est donc pas à l’occasion des débats parlementaires sur l’immigration que la décision a été prise, mais plusieurs mois avant ». Si elle est signée par la Nupes, la commission d’enquête pourrait être votée à l’Assemblée dans les prochains jours.

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