C’Israël. Un ancien du Mossad, Mishka Ben-David. Question piège : Son livre « Le Requin » a t-il été utilisé par le Hamas pour mieux cibler le Kibboutz Kfar Aza?

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Sur la porte du pavillon de Mishka Ben-David, dans la petite localité de Ramat Raziel, un coin abîmé : « c’est la trace laissée par l’éclat d’une roquette tirée de Gaza qui a explosé tout près d’ici » explique-t-il. La roquette a touché son quartier pendant le guerre de l’été 2014 ayant opposé Israël au mouvement palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza.

Deux mois d’affrontement, une offensive terrestre d’Israël à Gaza et un constat : « Toutes ces guerres ne se sont terminées ni par une attaque décisive ni par un accord de paix et il était donc clair que l’affrontement reprendrait », dit Mishka Ben-David.

En 2017 sortait « Le requin », avec ses premières pages dans lesquelles des hommes armés du Hamas s’introduisent dans le kibboutz de Kfar Aza, l’un de ceux les plus touchés le 7 octobre, avec des dizaines de morts.

Un scénario que cet auteur prolifique d’une vingtaine d’ouvrages, dont plusieurs traduits à l’étranger, avait imaginé en effectuant des repérages dans ces localités du sud d’Israël, frontalières de Gaza. « Sur place, je me suis dit +quel serait le meilleur endroit pour attaquer si j’étais le Hamas +(…) ces kibboutz étaient protégés pour la vie quotidienne, pour une attaque en un seul lieu, pas pour une invasion globale ».

Qu’une armée ou des services de sécurité puissent faillir, Mishka Ben-David est bien placé pour le savoir.

En septembre 1997, il fut l’un des protagonistes d’une des plus rocambolesques opérations du Mossad : l’assassinat avorté de l’ancien chef du Hamas Khaled Mechaal qui résidait alors à Amman en Jordanie.

Poison

Une série de contretemps avaient fait dérailler le plan bien huilé et Mishka Ben-David s’est retrouvé dans le rôle improbable de devoir sauver sa cible.

Benjamin Netanyahu effectuait alors son premier mandat de Premier ministre. En juillet, un attentat suicide revendiqué par le Hamas au principal marché de Jérusalem avait tué 16 personnes, en blessant plus de 160 autres.

« Nous avons proposé plusieurs moyens de tuer Mechaal. Placer une bombe dans sa voiture, le faire abattre par un sniper, lui tirer dessus directement mais Netahyanu a dit +je veux un moyen de le tuer silencieusement, sans traces », raconte ce barbu débonnaire au milieu des fleurs de son jardin.

L’option du poison a finalement été retenue. Deux agents « ont réussi à pulvériser la substance », mais les imprévus se sont enchaîné, « et ils ont été attrapés », raconte Mishka Ben-David qui était alors chef du renseignement de l’unité opérationnelle du Mossad.

« J’avais l’antidote au poison avec moi au cas où l’un des agents serait touché par la substance » lors de l’opération.

C’est finalement Khaled Mechaal, gravement intoxiqué, qui en bénéficiera, la Jordanie négociant son sauvetage en échange de la libération des deux agents israéliens.

Le cours du conflit avec le Hamas aurait-il changé avec la mort de Mechaal ?

« Chaque chef du Hamas tué a un adjoint qui prendra sa place », relativise l’ancien espion alors qu’Israël traque dans la bande de Gaza l’un des cadres du mouvement islamiste, Yahya Sinouar, cerveau de l’attaque du 7 octobre.

Mishka Ben-David, dont l’identité avait été exposée dans le fiasco d’Amman, a quitté le Mossad en 1999″.

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